L'AMNÉSIE INFANTILE
Maintenant
que nous avons compris comment l’oubli s’effectue naturellement, nous allons
nous intéresser à un phénomène particulier, l’amnésie infantile, et voir si les
mêmes mécanismes sont mis en jeu lors de ce phénomène.
L’amnésie infantile désigne l’absence de souvenirs que nous avons des toutes premières années de notre vie, de notre naissance jusqu’à environ 2 ans. C’est un phénomène assez particulier qui a intrigué les scientifiques pendant très longtemps. En effet, il est impossible de se souvenir avec précision de sa tendre enfance, si bien que la plupart des informations que nous avons de cette époque proviennent des récits de notre entourage. De nombreuses théories ont été formulées pour tenter d’expliquer ce phénomène. L’une d’entre elles mettrait en cause l’apprentissage du langage. Le développement du langage amènerait un recodage des souvenirs, car l’enfant, enregistrant désormais ses souvenirs et les rappelant à l’aide du langage, n’est plus capable de se rappeler des souvenirs enregistrés antérieurement à l’apprentissage du langage. Ces souvenirs, ne pouvant pas être rappelés, et donc pas consolidés, disparaissent. Une autre théorie, formulée par Freud, voudrait que l’amnésie infantile soit due à la mise en place d’un mécanisme psychologique : le refoulement. Le refoulement a pour objectif de réprimer les souvenirs liés à l'émergence de la sexualité infantile. Et enfin, une autre hypothèse impliquerait l’immaturité du cerveau. L’enfant effectue un tri dans les informations qu’il a accumulées, afin de faire de la place pour les nouvelles données.
C’est cette dernière théorie qui a été validée et précisée par une étude publiée en mai 2014 par des neurobiologistes de l’université de Toronto. Les chercheurs ont remarqué chez de jeunes souriceaux que la disparition des souvenirs infantiles correspondait à une phase d’intense croissance neuronale. Cette neurogenèse concerne l’hippocampe, qui, chez la souris comme chez l’homme, joue un rôle essentiel dans la mémoire autobiographique. Ainsi, l’apparition de nouveaux neurones dans cette région provoque l’effacement des souvenirs plus anciens. Mais cette perte de mémoire est loin d’être un désavantage, car ces nouveaux neurones vont jouer un rôle important dans de nouveaux apprentissages essentiels, comme la lecture, le calcul, faire du vélo…
Les expériences réalisées par les chercheurs confirment cette découverte. Lorsque la neurogenèse est stoppée chez des souriceaux, ils retiennent ensuite beaucoup plus longtemps leurs premiers souvenirs. Les résultats de cette étude sur les souris sont déjà élargis à l’homme. En effet, l’hippocampe humain présente également une neurogenèse importante durant l’enfance. Quoi qu'il en soit, il semble bien que l'amnésie infantile constitue une phase normale du développement !
L’amnésie infantile désigne l’absence de souvenirs que nous avons des toutes premières années de notre vie, de notre naissance jusqu’à environ 2 ans. C’est un phénomène assez particulier qui a intrigué les scientifiques pendant très longtemps. En effet, il est impossible de se souvenir avec précision de sa tendre enfance, si bien que la plupart des informations que nous avons de cette époque proviennent des récits de notre entourage. De nombreuses théories ont été formulées pour tenter d’expliquer ce phénomène. L’une d’entre elles mettrait en cause l’apprentissage du langage. Le développement du langage amènerait un recodage des souvenirs, car l’enfant, enregistrant désormais ses souvenirs et les rappelant à l’aide du langage, n’est plus capable de se rappeler des souvenirs enregistrés antérieurement à l’apprentissage du langage. Ces souvenirs, ne pouvant pas être rappelés, et donc pas consolidés, disparaissent. Une autre théorie, formulée par Freud, voudrait que l’amnésie infantile soit due à la mise en place d’un mécanisme psychologique : le refoulement. Le refoulement a pour objectif de réprimer les souvenirs liés à l'émergence de la sexualité infantile. Et enfin, une autre hypothèse impliquerait l’immaturité du cerveau. L’enfant effectue un tri dans les informations qu’il a accumulées, afin de faire de la place pour les nouvelles données.
C’est cette dernière théorie qui a été validée et précisée par une étude publiée en mai 2014 par des neurobiologistes de l’université de Toronto. Les chercheurs ont remarqué chez de jeunes souriceaux que la disparition des souvenirs infantiles correspondait à une phase d’intense croissance neuronale. Cette neurogenèse concerne l’hippocampe, qui, chez la souris comme chez l’homme, joue un rôle essentiel dans la mémoire autobiographique. Ainsi, l’apparition de nouveaux neurones dans cette région provoque l’effacement des souvenirs plus anciens. Mais cette perte de mémoire est loin d’être un désavantage, car ces nouveaux neurones vont jouer un rôle important dans de nouveaux apprentissages essentiels, comme la lecture, le calcul, faire du vélo…
Les expériences réalisées par les chercheurs confirment cette découverte. Lorsque la neurogenèse est stoppée chez des souriceaux, ils retiennent ensuite beaucoup plus longtemps leurs premiers souvenirs. Les résultats de cette étude sur les souris sont déjà élargis à l’homme. En effet, l’hippocampe humain présente également une neurogenèse importante durant l’enfance. Quoi qu'il en soit, il semble bien que l'amnésie infantile constitue une phase normale du développement !