LES THÉORIES DE L'OUBLI
Le mécanisme de l’oubli est encore mal compris par
les neurologues. Plusieurs théories ont été formulées pour essayer de
l’expliquer de manière totale ou partielle.
Le déclin naturel
Selon cette première théorie, l’oubli est une perte d’information dû à un manque ou absence de rappel, mental ou verbal, de l’information. Un événement non rappelé depuis longtemps aura ainsi plus de chance d’être oublié qu’un autre fréquemment évoqué, que ce soit mentalement ou verbalement. Ce phénomène s’expliquerait par une dégradation des traces mnésiques au cours du temps, favorisée par leur non-renforcement lors du rappel. C’est le cas notamment de l’apprentissage des langues : après une longue période sans entraînement, cet apprentissage se perd.
Cette théorie n’a pas encore été démentie.
L’inaccessibilité ou le rejet
Cette théorie explique l’oubli par une déficience momentanée de la fonction du rappel. Les souvenirs ne seraient donc pas purement et simplement effacés, mais seulement inaccessibles lorsque l’on souhaite s’en rappeler, à cause d’un mécanisme encore inconnu. Bien qu’intéressante, cette théorie n’est pas complète car elle n’explique pas la perte permanente de souvenirs.
L’interférence
Une autre théorie de l’oubli est celle de l’interférence. Elle suggère que l’oubli se déroule lors de la mémorisation de données, quand ce processus de mémorisation est perturbé par des informations mémorisées avant ou après le processus. Le mécanisme d’encodage serait alors « brouillé » par le mécanisme de stockage, ou inversement. Cela signifie que le phénomène d’interférence se déroule soit d’une manière rétroactive ou proactive.
Lors de l’interférence rétroactive, les informations mémorisées récemment sont vulnérables, lors de la phase de renforcement, à la mémorisation de nouveaux souvenirs. Cette première partie de la théorie expliquerait la persistance des souvenirs les plus anciens, ainsi qu’une meilleure consolidation des souvenirs lorsque les circuits neuronaux sont mis au repos, comme lors du sommeil.
Lors de l’interférence proactive, c’est le phénomène inverse qui se produit. La mémorisation de nouveaux souvenirs serait perturbée par la consolidation de souvenirs précédemment encodés. Cette partie de la théorie semble correcte car elle se vérifie expérimentalement (lors de l’apprentissage successif de deux listes de mots, la première est généralement mieux retenue que la seconde). Cependant, elle ne s’accorde pas sur l‘observation que le sommeil après apprentissage, simple ou multiple, favorise la mémorisation.
De plus, la théorie entière est remise en question par l’imagerie cérébrale, qui a montré récemment que les aires cérébrales utilisées lors de l’encodage et de la reconsolidation ne sont pas les mêmes. En effet, si ces deux mécanismes interfèrent entre eux, cela signifie qu’ils utilisent les mêmes circuits neuronaux et les mêmes mécanismes. Il faut donc attendre l’évolution des recherches pour savoir si cette théorie est fausse ou non.
Défaut de reconsolidation
Une perte momentanée de mémoire peut également résulter de l’altération des processus de reconsolidation normalement enclenchés après évocation d’un souvenir, et nécessaires à la re-stabilisation des traces mnésiques redevenues modelables. Ainsi, il n’est pas rare qu’une idée ou un souvenir soient perdus après avoir été rappelés peu de temps auparavant. C’est une étape indispensable au maintien des souvenirs qui, comme la consolidation, est lente et complexe.
Après avoir étudié ces différentes théories, qui expliqueraient l’oubli à l’échelle humaine, nous allons maintenant voir comment fonctionne l’oubli au niveau moléculaire.
Le déclin naturel
Selon cette première théorie, l’oubli est une perte d’information dû à un manque ou absence de rappel, mental ou verbal, de l’information. Un événement non rappelé depuis longtemps aura ainsi plus de chance d’être oublié qu’un autre fréquemment évoqué, que ce soit mentalement ou verbalement. Ce phénomène s’expliquerait par une dégradation des traces mnésiques au cours du temps, favorisée par leur non-renforcement lors du rappel. C’est le cas notamment de l’apprentissage des langues : après une longue période sans entraînement, cet apprentissage se perd.
Cette théorie n’a pas encore été démentie.
L’inaccessibilité ou le rejet
Cette théorie explique l’oubli par une déficience momentanée de la fonction du rappel. Les souvenirs ne seraient donc pas purement et simplement effacés, mais seulement inaccessibles lorsque l’on souhaite s’en rappeler, à cause d’un mécanisme encore inconnu. Bien qu’intéressante, cette théorie n’est pas complète car elle n’explique pas la perte permanente de souvenirs.
L’interférence
Une autre théorie de l’oubli est celle de l’interférence. Elle suggère que l’oubli se déroule lors de la mémorisation de données, quand ce processus de mémorisation est perturbé par des informations mémorisées avant ou après le processus. Le mécanisme d’encodage serait alors « brouillé » par le mécanisme de stockage, ou inversement. Cela signifie que le phénomène d’interférence se déroule soit d’une manière rétroactive ou proactive.
Lors de l’interférence rétroactive, les informations mémorisées récemment sont vulnérables, lors de la phase de renforcement, à la mémorisation de nouveaux souvenirs. Cette première partie de la théorie expliquerait la persistance des souvenirs les plus anciens, ainsi qu’une meilleure consolidation des souvenirs lorsque les circuits neuronaux sont mis au repos, comme lors du sommeil.
Lors de l’interférence proactive, c’est le phénomène inverse qui se produit. La mémorisation de nouveaux souvenirs serait perturbée par la consolidation de souvenirs précédemment encodés. Cette partie de la théorie semble correcte car elle se vérifie expérimentalement (lors de l’apprentissage successif de deux listes de mots, la première est généralement mieux retenue que la seconde). Cependant, elle ne s’accorde pas sur l‘observation que le sommeil après apprentissage, simple ou multiple, favorise la mémorisation.
De plus, la théorie entière est remise en question par l’imagerie cérébrale, qui a montré récemment que les aires cérébrales utilisées lors de l’encodage et de la reconsolidation ne sont pas les mêmes. En effet, si ces deux mécanismes interfèrent entre eux, cela signifie qu’ils utilisent les mêmes circuits neuronaux et les mêmes mécanismes. Il faut donc attendre l’évolution des recherches pour savoir si cette théorie est fausse ou non.
Défaut de reconsolidation
Une perte momentanée de mémoire peut également résulter de l’altération des processus de reconsolidation normalement enclenchés après évocation d’un souvenir, et nécessaires à la re-stabilisation des traces mnésiques redevenues modelables. Ainsi, il n’est pas rare qu’une idée ou un souvenir soient perdus après avoir été rappelés peu de temps auparavant. C’est une étape indispensable au maintien des souvenirs qui, comme la consolidation, est lente et complexe.
Après avoir étudié ces différentes théories, qui expliqueraient l’oubli à l’échelle humaine, nous allons maintenant voir comment fonctionne l’oubli au niveau moléculaire.