INTRODUCTION À L'OUBLI
Nous savons donc désormais comment fonctionne le mécanisme de la mémoire, mais qu’en est-il de celui de l’oubli ? Le phénomène de l’oubli se traduit par la perte totale ou partielle de données mémorisées dans la mémoire à long terme. L’oubli a longtemps été associé à une notion négative : l’oubli, c’est NE PAS se souvenir, NE PAS pouvoir se rappeler… Pour nous, l’oubli est en quelque sorte un handicap qu’il faut combattre à tout prix en retenant le maximum d’informations, et le fait d’oublier est plutôt mal vu, surtout dans notre société où tout est réglé. Cependant, depuis quelques années, l’avis des scientifiques a évolué envers l’oubli : en effet, l’oubli ne serait-il pas un don au lieu d’un handicap ? Ne nous permettrait-il pas de mieux appréhender notre vie, en limitant le nombre d’informations à retenir ? Imaginez une minute que nous parvenions à nous rappeler d’absolument tout. Notre vie deviendrait un véritable enfer car, certes, nous retiendrions toutes les informations, mais notre cerveau ne pourrait jamais parvenir à trier toutes ces informations pour en tirer celle que nous voudrions, pour analyser rapidement une situation, ou pour effectuer des tâches simples quotidiennes, comme parler avec quelqu’un. Donc l’oubli, bien que pénalisant, est un phénomène normal et physiologique nécessaire à l’équilibre de notre cerveau et permettant d’éviter la saturation des circuits neuronaux.